Dimanche 18 juillet, je me réveille dans un lieu inconnu, j’ai fait un drôle de rêve…
J’étais dans la nuit à courir sur des sentiers avec d’autres allumés après être tous partis d’un village, Queige, je crois, dans le Beaufortain.
Nous montions vers le col de la Roche Pourrie, soir 1500m de dénivelée à 4h du matin ! Nous apercevions les lumières d’Albertville, discutions de nos origines tout en courant dans la montagne. Je me sentais bien, facile, comme porté par je ne sais quel souffle magique…
Nous passions prêt de lacs magnifiques, le lac Tournant, le lac de Saint Guérin, le lac d’Amour, la sérénité des lieux n’étant troublée que par le bruit des clarines et nos souffles réguliers.
Dans ce rêve, il y avait aussi des passages de cols, très pentus, au milieu de blocs de rochers, je me souviens de la brèche de Parozan, du col du Grand Fond, du col à Tutu près de la Pierra Menta ; quelques passages dans la neige et des traversées de ruisseaux nous prodiguant un peu de fraîcheur.
Et puis il y avait des sourires, des applaudissements de personnes venues pour nous encourager, d’autres pour nous donner à manger, à boire, nous réconforter aussi.
Il me semble qu’il y avait de la musique parfois, un air de
Santana au col de la Bathie,
Amy Mac Donald sous le Cormet d’Arêches,
Deep Purple au col du Coin,
Israel Kawakawiwo près de Plan Mya, de quoi avoir le pied léger et savourer le bonheur d’être là, libre et serein, à n’avoir comme seule préoccupation que d’aller au bout, porté par les regards et les sourires d’enfants Népalais.
Puis les crêtes se recouvrèrent de nuages, la pluie tomba quelques instants, la nuit, le brouillard arrivèrent, une longue, longue descente à travers la forêt, des lumières, des torches marquant la ligne d’arrivée que je franchissais juste derrière mon ami Werner.
Drôle de rêve…
Il faut que j’essaie de savoir où je suis, je sors sur le balcon, je reconnais la station des Saisies, j’ouvre la porte sur laquelle est inscrit le nom de mes amis du Chauffaud, étrange, je fouille dans mon sac, je trouve un tee-shirt « finisher » de l’ultra tour du Beaufortain, il y est inscrit 103 km, 5800 mètres de dénivelé…
Alors ce n’était pas un songe, je l’ai vraiment fait !
Il y avait une scène que j’avais oubliée, j’arrivai premier et je me la jouais « à la Dawa », attendant Patrick Bohard pour passer la ligne avec lui, mais là, c’était vraiment un rêve…