Supportez Bruno !


1 km = 1 € Parions sur les km que va courir Bruno !

L'opération consiste à collecter des fonds pour financer la rénovation et l'équipement d'une maison accueillant des enfants népalais. Les paris sont possibles sur toutes les courses de la saison 2010.

Grâce à vous, nous avons dépassé les 2 000 km : la performance n'est pas uniquement sportive, mais solidaire.

Au total c'est 4 516 € qui auront été pariés.

Merci pour les enfants !!!

Le Grand Duc en Chartreuse

« Il faudrait être un peu dérangé pour affirmer aimer la souffrance, alors que plus de la moitié de la planète vit avec de façon subie; mais les sportifs ont peut être cette faculté à l’accepter, à la dépasser, à en faire une compagne de voyage; Non, nous n’aimons pas souffrir, nous aimons le dépassement de soi, nous aimons aller puiser toujours plus loin, pour mieux connaître nos limites, pour mieux nous connaître tout simplement, et mieux partir à la découverte des autres ».
Le Grand Duc, dimanche 27 Juin, il est 5h00 sur la place du village du Sappey, nous nous élançons en direction de Chamechaude, point culminant du massif de la Chartreuse (2082m), première montée qui en appellera d’autres, 1100m de dénivelée positive pour 7 km; 235 silhouettes dans la nuit avec l’unique motivation en tête, aller au bout… Une longue montée à travers bois nous amène sous les falaises, un dernier pas équipé d’une main –courante, quelques pierriers et nous voici au sommet, la lune a rendez-vous avec le soleil qui se lève, c’est magnifique ! Une longue descente s’engage, il faut s’appliquer, ne pas dépenser trop d’énergie, être frugal dans l’effort mais optimiser chaque foulée, certains sont plus à l’aise dans cet exercice, je gère, je sais que la journée sera longue. Nous arrivons à Saint Hugues, nous sommes redescendus de 1200m, avons couverts 17 km, il fait déjà très chaud…Tout de suite, nous attaquons la montée vers l’Emeindras; avant le sommet, Cécile me rejoint, elle est dans son jardin, je sens qu’elle est en forme, je vais passer un moment avec elle, son rythme est supérieur au mien, je m’accroche mais au bout de quelques kilomètres, je la laisse filer, elle m’a atomisé ! Après Saint Eymard, une descente puis une petite montée avant le bouclage au Sappey. Nous avons parcouru 30 km, il en reste plus de la moitié, certains abandonnent déjà, la Chartreuse les a surpris, d’autres qui prennent le relais de l’épreuve en duo s’envolent. Je suis déjà bien entamé, je repars sans conviction…Sarcenas puis la Pinéa nous attendent, je trouve la montée très longue, tout est prétexte pour m’arrêter quelques secondes, puis je m’encourage à repartir, je m’arrête à nouveau, dix fois, vingt fois, des randonneurs nous encouragent, j’arrive en haut, je m’allonge quelques instants, je suis épuisé, je sais qu’il faut passer la Charmette avant 15h30 soit après 10h de course et 42 km ! Je suis au bord de la rupture, mais je pense à ce qui m’a amené là, pourquoi je suis là aujourd’hui, pour eux, parce que je l’ai choisi et que demain, je serai fier d’être allé au-delà de mes limites,, parce que d’autres aimeraient être à ma place, ou tout simplement pouvoir courir, ou marcher… Je repars sans me poser de questions; je sais qu’ensuite, deux gros morceaux nous attendent… J’arrive à la Charmette, une heure avant la barrière horaire, il ya a un contrôle médical obligatoire, les questions posées me laissent entendre que de nombreux concurrents ont subi de grosses défaillances ; je repars, « apte » et confiant, je suis doublé par des concurrents en relais, leurs encouragements sont précieux, je passe le col de la Sure (1710m) puis le col d’Hurtière (1770m); à la même altitude, la Chartreuse à un relief beaucoup plus alpin que notre Jura, nous courrons sur une magnifique pelouse, au milieu des rhododendrons, il faut rejoindre la « Pas de l’Ane » avant de basculer vers Mont Saint Martin, situé près de 1000m plus bas, après 55 km ; il reste deux grosses difficultés, le « Pas du Sappey », une montée très raide, avec des arbres au sol, un final équipé de cordes, très engagé, dire que les « anciens » passaient par là, avec des marchandises ! Une longue descente caillouteuse jusqu’à Proveysieux, il faut passer un vallon pour arriver à Queix, arriver impérativement avant 19h30, sinon, tout est fini !.. Je sais que c’est juste, mais je n’arrive plus à courir, sinon à trottiner quelques dizaines de mètres, marcher, repartir, je me présente au contrôle 15mn avant la barrière, des concurrents en relais attendent impatiemment leurs équipiers, je rejoint un coureur local dont j’ai fait la connaissance la veille, c’est une référence dans la région, il est lui aussi épuisé, je l’encourage, il me dit que ce Grand Duc est un « grand cru »; il nous reste 13 km, un dernier ravito dans un hameau et je m’autorise une pause, j’en profite pour remercier les bénévoles présents pour leur accueil exceptionnel, leur gentillesse, la beauté de leur montagne ; dernière montée, seul, interminable, il me reste à passer le col de Bens et ce sera fini…Enfin, quelqu’un ! « Plus que deux kil ! » ces mots là valent de l’or ! « Je dois être le dernier ? » « Non, il y en encore beaucoup derrière toi, fonce ! » Je savoure les dernières centaines de mètres, la chaleur des encouragements me fait oublier la douleur et la lassitude, Cécile m’attend sur la ligne, elle m’apprend qu’elle a fait le podium, j’en suis fier ! On m’annonce que le parcours faisait plutôt 80 km et plus de 5000m de dénivelé, que plus de la moitié des « solos » ont abandonné. Me voici rassuré avant l’ultra du Beaufortain et la TDS, mon corps accepte enfin de me porter aussi longtemps, sur des reliefs aussi alpins, je crois que je vais vraiment m’éclater cet été !
Au final, je finis 95e, après 16h20 de course.

Pariez sur la prochaine course :

http://www.grandduc.fr Date : Dimanche 27 Juin 2010 Départ et arrivée : Le Sappey en Chartreuse Caractéristiques du tracé : 71 km et 4 770 mètres de dénivelée positive.

Dimanche 20 juin 2010 - La montée du Crêt d'Eau 14 km

Ce jour était particulier. Hier, à l'occasion de la soirée Dalh'bat à Vernier, j'ai pu rencontrer les membres de l'association "Nima's Children", j'ai pu ainsi mettre des sourires sur des noms; j'ai également eu le plaisir d'échanger avec Nima et Purna mais aussi de passer une agréable soirée avec mes ami(e)s, au coeur du Népal. J'avais des yeux d'enfant en regardant toutes ces photos de paysages et ces portraits plein d'humanité. C'est en compagnie de tous ces visages que j'ai pris le départ de la montée du Crêt d'Eau, ce matin, au centre de Bellegarde. 10 km de montée, 1 300 m de dénivelé positif jusqu'au Crêt de la Goutte, puis une descente de 4 km vers la station de Menthières. Le départ est rapide, il y a là des spécialistes des courses courtes de montagne, le cardio monte vite et haut, le rythme est plus exigeant que sur un trail long. Après quelques petites montées successives, nous arrivons à Métral, au pied de la "Vie des Vaches", une rampe trés raide qui nous amène au Sorgia d'en Bas, de là, nous pouvons nous remettre à courir jusqu'à la Charmante, j'ai de bonnes sensations, je me sens léger, le vent du Népal me porterait il ? Le Crêt du Milieu et le Crêt de la Goutte se succèdent, il fait trés froid, nous commençons une descente acrobatique en direction du chalet puis du col du Sac, nous rallions rapidement Menthières par une piste de ski. 2h08, heureux, je n'avais pas recouru depuis la Transju, je suis rassuré pour le Grand Duc qui se déroule la semaine prochaine en Chartreuse. Xavier, je te dédie cette course, pour avoir eu le plaisir de faire ta connaissance et rater de peu, en ta compagnie, un magnifique "strike".

http://courses.free.fr/sorgia/index.php "La question n'est pas de savoir si la "vie a un sens", mais "comment pourrais-je donner un sens à ma propre vie". XIVe Dalaï-lama

La surprise

http://www.transjutrail.com/presentation-1-1.htm Bruno a été récompensé pour être le premier a avoir fait les 5 épreuves de la Trans'ju en 2009 : les 2 courses en ski de fond, le trail et les 2 courses en ski-roues.

Transju' trail 2010

2h30, le réveil sonne, une belle journée s’annonce, dehors il fait doux, 3h30, je monte dans le bus qui nous amène à Mouthe, un petit air de Led Zep m’aide à m’isoler et à me réveiller, 5h, briefing sur la ligne de départ, 5h30, les fauves sont lâchés…70 km de beaux sentiers vont nous permettre de re-découvir les montagnes du Jura, le peloton s’égraine, nous arrivons au pied des tremplins de saut de Chaux-Neuve que nous gravissons dans la bonne humeur, passage près du parc polaire, puis nous apercevons le village de Chapelle des Bois avant d’aborder la dure montée de la Roche Champion, la vue là haut est magnifique, descente de la Roche Bernard vers Bellefontaine, enchainement de montées et descentes jusqu’aux Trois Commères puis descente sur Morbier, remontée jusqu’à l’usine Girod, Morez et ses viaducs sont à nos pieds, nous contournons la ville pour gravir la Roche aux Daddes, de là, nous entendons l’annonce du départ des participants du 33 km; nous en avons déjà digéré 37…Le passage dans la ville est un moment fort, beaucoup, partis trop vite vont s’arrêter là…La volonté n’y est plus pour eux. La montée vers le Risoux est longue, pas facile de courir, nous basculons sur le village des Rousses, visite du Fort puis à nouveau une longue descente acrobatique vers le pont Peyroud avant d’arriver à Prémanon. Il reste 17km, il faut se motiver pour courir pour remonter petit à petit vers la Combe Sambine, nous passons une dernière crête, au loin, nous entendons les animations du site d’arrivée, mais il faut encore aller chercher le tunnel du Boulu puis la montée insolite le long de la piste de ski des Auvernes; la fin du parcours est aisée, un long faux plat descendant nous amène au bord du lac de Lamoura, nous sommes surpris d’être déjà là, pour ma part au bout de 10h13 d’effort. Il y a des sourires, des applaudissements, c’est du bonheur; un bref instant, je prends conscience d’être un privilégié, puis j’ai une pensée pour Nima et ses enfants qui, sans le savoir, ont couru avec moi et m’ont porté…
Bruno